Léopold Sédar Senghor est un auteur, un poète et un homme d’État sénégalais né à Joal en 1906.
L’étudiant littéraire expatrié de Dakar
Il a suivi des études collégiennes et secondaires à Dakar avant de déménager dans les écoles parisiennes où il s’est spécialisé en grammaire en 1935. Il a mené des activités pédagogiques pendant 3 ans au lycée Descartes à Tours.
La linguistique et la littérature
Sa passion pour les recherches linguistiques a poussé Léopold Sédar Senghor à approfondir ses études de langue à l’École pratique des hautes études et à l’Institut d’ethnologie de Paris.. Devenu professeur il fut alors arrêté par les troupes allemandes en juin 1940. Libéré, il démarra alors un parcours de résistant dans le Front national universitaire dès 1942.
Léopold Sédar Senghor, l’homme d’État
Léopold Sédar Senghor entama ensuite une carrière politique durant laquelle il réussit à être élu et réélu comme député du Sénégal de 1946 à 1956.. En France, il se fit également connaitre comme délégué de la France à la conférence de l’UNESCO et à l’assemblée générale de l’ONU. Il a ensuite assuré la fonction de secrétaire d’État à la présidence du Conseil de l’Europe, puis il devint maire de Thiès au Sénégal en novembre 1956.
Son chemin politique a ensuite si évolué qu’il a pu accéder à la présidence de la nouvelle République du Sénégal le 5 septembre 1960.
Patriote et poète, il a alors composé les paroles de l’hymne national sénégalais, le Lion rouge. Durant sa présidence qui a duré 4 mandats mandat, avant sa démission en 1980, le Sénégal a ainsi instauré le multipartisme.
La poésie et la reconnaissance littéraire
Sur le plan culturel, Léopold Sédar Senghor a contribué aux activités festives des arts nègres à l’échelle mondiale. Il a ainsi obtenu plusieurs prix et plusieurs médailles d’or en récompense à ses ouvrages poétiques essentiellement symbolistes et littéraires. Citons par exemple son grand prix international de poésie de la Société des poètes et artistes de France et de langue française en 1963. Trois ans après, il a reçu le grand prix littéraire international Rouge et Vert… Et ainsi de suite : ses réussites se sont succédé jusqu’à 1987. Plusieurs universités de renommées à l’échelle mondiale dont Paris-Sorbonne, Strasbourg, Louvain, Bordeaux, Harvard, Ifé, Oxford, Vienne, Montréal, Francfort, Yale, Meiji, Nancy, Bahia et Evora, avaient l’honneur pour reconnaître le parcours de Léopold Sédar Senghor.
Il est élu à l’Académie française le 2 juin 1983, au 16e fauteuil, où il succède au duc de Lévis-Mirepoix. Il est le premier africain à siéger à l’Académie française, celle-ci poursuivant ainsi son processus d’ouverture après l’entrée d’une femme, Madame Marguerite Yourcenar. La cérémonie par laquelle Senghor entre dans le cercle des académiciens a lieu le 29 mars 1984, en présence de Monsieur François Mitterrand, président de la République française. À sa mort, son fauteuil fut repris par Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République.
Bibliographie
Poèmes
— Chants d’ombre, poèmes, Le Seuil, 1945 ;
— Nuit de Sine, 1945 ;
— Hosties noires, poèmes Le Seuil, 1948 ;
— Guélowar ou prince, Le Seuil, 1948 ;
— Éthiopiques, Le Seuil, 1956 ;
— Le Lion rouge (hymne national sénégalais), 1960 ;
— Nocturnes, poèmes, Le Seuil, 1961 ;
— Lettres d’hivernage, poèmes, Le Seuil, 1973 ;
— Chant pour Jackie Thomson, poèmes, 1973 ;
— Élégies majeures, poèmes, Le Seuil, 1979 ;
— La ruée de l’or ;
— Femme noire ;
— Poèmes divers, Le Seuil, 1990 ;
— Hosties noires (regroupe Prière de paix et Élégie pour Martin Luther King), lithographies de Nicolas Alquin, Les Bibliophiles de France, 2006.
Essais
— Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, précédée de Orphée noir par Jean-Paul Sartre, PUF, 1948 ;
— Liberté 1 : Négritude et humanisme, discours, conférences, Le Seuil, 1964 ;
— Liberté 2 : Nation et voie africaine du socialisme, discours, conférences, Le Seuil, 1971 ;
— Liberté 3 : Négritude et civilisation de l’Universel, discours, conférences, Le Seuil, 1977 ;
— Liberté 4 : Socialisme et planification, discours, conférences, Le Seuil, 1983 ;
— La Poésie de l’action, dialogue, Stock, 1980 ;
— Ce que je crois : Négritude, francité, et civilisation de l’universel, Grasset, 1988 ;
— Liberté 5 : Le Dialogue des cultures, Le Seuil, 1992.
Littérature de jeunesse
— La Belle Histoire de Leuk-le-Lièvre (en collaboration), Hachette, 1953.